Nous avons vu dans dans notre précédent billet que pour déterminer l’exposition, l’appareil (ou l’utilisateur) devait maîtriser la vitesse d’obturation et l’ouverture du diaphragme.
Pour des raisons de simplicité nous n’avions pas abordé le troisième paramètre jouant sur l’exposition : la sensibilité.
Nous allons donc voir cela aujourd’hui. Prenons comme exemple la photo ci-dessous :
Pour la réaliser, nous avons choisi une grande ouverture.
Mais quelles raisons ont poussé le photographe vers ce choix ?
C’est avant tout un choix artistique : isoler le sujet en neutralisant au mieux l’arrière-plan.
C’est aussi un choix technique : le mouvement de la sportive est très rapide et ne peut être que figé par une vitesse élevée (une grande ouverture offre une plus grande vitesse qu’un diaphragme fermé).
Toutefois avec la lumière limitée de cette salle, il était fort à parier que même avec une ouverture à f/2,8 la vitesse ne serait pas suffisante pour cette action. Ouvrir à f/2,8 n’offrait également pas beaucoup de marge de manoeuvre en cas d’erreur de MAP (mise au point).
Le choix s’est donc fait sur une ouverture à f/3,5, limitant encore une fois la vitesse…
Pour augmenter la vitesse, il ne restait plus qu’une solution : monter en sensibilité. Ce sont les fameux ISO.
Le principe est simple. Plus on monte dans les ISO, plus le film – le capteur – est sensible à la lumière (la sensibilité va amplifier l’intensité du signal électrique).
De fait, l’augmentation des ISO entraînera un temps de pose plus court.
Dans notre exemple, avec une valeur ISO normale (valeur 100), nous aurions obtenu le paramétrage suivant :
Diaphragme : f/3,5 – Temps d’exposition d’environ 1/10s – focale 150 mm.
Ce paramétrage est bien évidemment totalement impossible pour ce genre de prise de vue. Un trépied n’aurait servit à rien, car c’est bien le sujet qui bouge.
La solution, monter dans les ISO à une valeur de 9000 :
A diaphragme identique, le temps d’exposition passe à 1/1000s.
ATTENTION, monter dans les ISO entraîne du bruit (sorte de moutonnement coloré), et selon le type d’appareil, la montée en ISO sera plus ou moins bonne (ne vous attendez pas à de bons résultats avec du moyen de gamme à 9000 ISO. Cela reste l’apanage – pour quelques temps encore – des boitiers PRO.
C’est donc bien en jouant avec les combinaisons vitesse/diaphragme/sensibilité que le photographe pourra au mieux libérer sa créativité tout en répondant aux problématiques techniques de prises de vues.
Bon amusement !